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Le voleur de nounours

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Aujourd'hui, jour d'anniversaire !
Une fois les bougies soufflées, Jilou ouvre un grand paquet coloré et y découvre un gros nounours au poil luisant et doux et au large sourire.
" Qu'il est beau ! crie-t-elle, toute joyeuse en le serrant dans ses bras. Je le nommerai Fifi . "
Mais Calou, son grand frère, ne l'entend pas de cette oreille.
"Non, il s'appellera Grodou, et il est à moi !"
Et il attrappe Grodou d'un geste vif et court dans sa chambre l'y enfermer à clé.
Jilou aura beau crier, pleurer, Calou refuse de lui rendre son Grodou.

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Grodou est triste. Il s'ennuie. Son sourire a disparu. Il a l'air tout sombre et Calou s'en inquiète.
" Qu'as-tu donc ? Pourquoi ne souris-tu pas ? "
"Jilou me manque, je voudrais de la compagnie. Trouve-moi un copain. ", marmonne-t-il.
Alors Calou se glisse dans la chambre de Jilou et emporte Lutèce, l'oursonne favorite de sa petite soeur.
Mais Grodou s'inquiète " Elle ne voudra jamais rester ici. Jilou risque de la retrouver. Il faut l'enfermer. "
Calou vide donc une grande armoire et y enferme Lutèce à double tour.
Jilou aura beau crier, pleurer, elle ne retrouve pas sa Lutèce adorée.

Grodou est encore grognon. " Je m'ennuie, sanglote-t-il. Ne peux-tu pas me trouver un autre copain ? Lutèce est vraiment trop geignarde. Elle pleure tout le temps."
Mais aujourd'hui, Calou va avoir de la visite. " Ne t'inquiètes pas, dit-il à Grodou. Je sais comment faire. "
Son copain Antonin arrive, son ours Gentel dans les bras.
A peine est-il entré dans la chambre que Calou lui arrache Gentel des bras.
" Grodou veut Gentel pour ami , dit Calou. Il est trop triste tout seul ".
Antonin aura beau crier, pleurer, Calou garde Gentel, et l'enferme dans l'armoire.

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Grodou est toujours aussi triste " Lutèce et Gentel ne sont pas de vrais copains. dit-il à Calou, Ils font la tête, ils semblent m'en vouloir. "
Alors, chaque jour, Calou prend les ours de ses amis, les enferme dans l'armoire et dit à Grodou : " Voilà, tu en as de la compagnie. Cesse de ronchonner. "
Mais Grodou est inconsolable. Il réclame toujours de nouveaux copains, et trouve toujours que ceux qui sont là sont trop tristes.
Alors le petit garçon vole les ours dans les magasins, et, comme toujours, les enferme dans l'armoire. " Des copains, en veux-tu, en voilà. Arrête donc de pleurer, espèce de vilain sac de poils ! "

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Mais les ours de l'armoire n'en peuvent plus. Il sont entassés dans le noir, loin de leurs compagnons, loin de tout espoir.
Alors ils poussent, poussent, et les portes de l'armoire finissent par craquer.
Boum, badaboum ! Tous les ours tombent sur Grodou et Calou, et l'armoire elle-même s'écrase sur eux dans un bruit de tonerre.
" J'ai compris ! " hurle Calou, " Plus jamais je ne volerai d'ours ! "
" J'ai compris ! " hurle Grodou, " On n'enferme pas ses copains ! "

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Le lendemain, Jilou arrive à l'hopital où repose Calou, une jambe dans le platre et un bandage sur la tête.
Calou se fond en excuses. " Je voulais juste rendre le sourire à Grodou et être son ami. "
" Ce n'est pas comme ça qu'on devient l'ami des ours. "
" Tu crois qu'il me pardonnera ? Grodou, je veux dire… Lui qui veut toujours des copains. "
Alors Jilou retourne à la porte, l'ouvre et attrape un gros sac qu'elle avait laissé dans le couloir.
Et qui sort-elle du sac ? Grodou lui-même, bien sûr, bandé et platré.
Et sur son visage, enfin, se lit un grand, un énorme sourire.
" Des copains, je n'en ai pas besoin. Car un véritable ami, j'en ai un. "


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